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Petits bonheurs, petits malheurs et complications de la vie.

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Nicolas, «Tchang »

Difficile de choisir de qui parler pour inaugurer la section « Des Visages ». Un ami, probablement. Oui, mais voila, lequel choisir ? Mon meilleurs ami, probablement... Nicolas, surnommé Tchang. Plutôt que de le décrire, je vais rédiger l'histoire de cette amitié, car elle vous éclairera un peu sur moi, par la même.

En fait, il y aurait tant de choses à dire sur cette complicité, qui nous a si longtemps unis, qu'il me faudrait bien plus d'un article, ou même d'un roman, pour vous en parler. Je le connais depuis mes 13 ans, alors que j'arrivais, fraîchement débarqué de ma proche banlieue parisienne, dans la douce et alors mystérieuse campagne de Châteaubriant, près de Nantes. A vrai dire, j'ai pas mal changé depuis cette époque : J'étais alors un élève plus que sérieux ( à un point qui en devenait presque pathétique - le boulet, quoi ), un brin rondouillard, bref, tout pour plaire. Lui, il était la Grande Gueule. La terreur du collègue, celle-là même qu'il ne fallait pas froisser pour ne pas se retrouver avec une réputation déplorable comme tombée des cieux. Comme vous le devinez, nous étions faits pour nous entendre, et comme vous le devinez, nous ne nous entendîmes pas vraiment de suite. Nous appartenions au même groupe d'amis. Mais, à lépoque ( et aujourdhui encore ), j'avais une aversion toute particulière contre les « grandes gueules », et je savais suffisamment leur faire ressentir pour m'en exposer aux représailles. J'eu donc le droit à ma réputation, et devins, le temps d'une année , Higgins, référence au petit Anglais ventripotent de la série Magnum !

Mais le temps passa. Séparés par la suite le temps d'une ou deux années, nous fûmes rapprochés par nos parents, amis sincères, vers le milieu du lycée, où la donne commençait à changer. De mon point de vue, j'avais mûri. Les études ? Je les réussissais, mais commençait à comprendre le coté illusoire de chercher, jour après jour, à y être le meilleurs. J'avais sacrifié à celles-ci une bonne partie de ma jeunesse, de délires entre potes, de copines et de rêves. Je commençais alors à sortir de ma torpeur, de ma 'tite bulle certes rassurante, mais artificielle . Quand à Nicolas, il s'était « assagi ». Et nous partagions enfin ces choses qui changent une relation en une amitié sincère. Apres le lycée, j'entrais en prépa au prestigieux lycée Clemenceau, à Nantes, réputé pour être la référence en Bretagne.

Oui, mais voilà, j'y entrais seul, tiraillé entre un mal de vivre naissant mais certain, et une volonté de faire encore et toujours mieux, pour mes parents. La chance fit que Nicolas devait lui aussi s'installer sur Nantes, pour suivre sa première première année à la faculté d'histoire ( la première dune longue série ! ). Nous nous retrouvions donc colocataires, d'un appartement assez cosy, nous deux, et mon grand frère. Et la chance, d'une certaine manière, fit que le niveau de Clemenceau était tel, que je ne pus suivre le rythme, et m'enfonçais jour après jour dans les gouffres d'un échec presque traumatisant. Je pense que c'est réellement à ce moment, quelques mois après la rentrée, que j'ai « ouvert les yeux ». Sur la vie. A vrai dire, la prépa était un tel enfer ( oui, ça ma marqué ! ) qu'elle ne laissait que peu ou pas de place au temps libre, aux délires, coups de coeurs et coups de gueule. Mais quand je rentrais le soir, que l'on se retrouvait avec Nico, pour parler des heures durant de nos problèmes de coeur, de notre spleen, de Kundera et de Kafka, j'oubliais ce monde. Tels des psychologues, nous sondions l'esprit des filles que nous « aimions », et tels des scénaristes, nous mettions en scène le possible et l'improbable, pour nous y perdre, nous y réfugier, le temps de ces soirées. Au final, nous n'eûmes pas de copines, pendant ces deux années, mais nous nous en imaginions cent. Chaque refus des demoiselles étaient autant de morts, et chaque sourire autant de victoires.

Je pourrais raconter tous les délires que nous pûmes avoir : Cette soirée d'anniversaire, que j'avais organisée chez moi, et que je ne pus voir ( forcément, j'aimais l'une des filles qui venait, et, de bon conseil, Nico m'avait presque ordonné de commencer à boire avant qu'elle n'arrive pour oublier ma timidité maladive de l'époque... au final, j'ai passé toute la nuit, malade, à faire des allers-retours entre ma chambre et les W.C alors que mes collègues faisaient la fête à coté ). Le lendemain, à escalader les trois étages inférieurs de ma résidence, pour aller nettoyer une flaque de vomi que l'un des invités avait élégamment laissé « tombé » par le balcon, en expliquant le drame à la voisine du dessous - une vieille pimbêche qui avait à maintes reprises menacé d'appeler la police si nous continuions à faire grincer nos chaises sur le parquet. Ces « tonus » ( « soirée » en petit Nantais ), passés à me roder dans l'art de me prendre des rateaux et de me rendre ridicule, l'ivresse de la coupe du monde 98,et tant d'autres choses Mais les mots ne pourraient décrire la force et la sincérité de cette amitié.

Ma prépa se terminait. Je devais quitter Nantes, et changer de vie, ce que je fis. Laisser derrière soi ce passé, pour accomplir complètement ma « mue », et quelque part, devenir adulte. Quitter Nicolas, et enfin grandir par moi-même.

Lui ? Il avait raté sa première année d'histoire. Motivé, il en embraya une seconde, alors que j'apprenais à totalement détacher mon esprit de mon corps pendant les cours de Math Spé. Il échoua, et préféra s'inscrire dans la faculté de droit. Sa première année fut une défaite, mais il la retenta, avec succès, cette fois-ci ( vous imaginez la fête ! ). La seconde lui fut par contre fatale. Radié de la faculté, il n'eut dautre choix que de se trouver un nouveau violon d'Ingre : Il prit la route de la Belgique pour intégrer une école d'Orthophonistes.

Ses problèmes de corurs se sont réglés, depuis près de deux ans. Il partage ses jours avec Mélanie, Mily, une fille au coeur énorme. Le genre de fille qu'il mérite, comme quoi, il reste une justice, quelque part. Nous nous revoyons de temps en temps, quand j'ai loccasion de remonter sur Nantes, et lui de Belgique. Et par coutume, nous passons nos premiers de l'an ensembles, depuis bientôt .. Hm neuf années ?

Voici... Au final, je vous aurais autant parlé de moi-même que de lui. Mais nos histoires, pendant nos adolescences, sont tellement indissociables qu'il est impensable de parler de lun sans parler de l'autre.

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Ecrit par RolTom, le Dimanche 24 Novembre 2002, 03:07 dans la rubrique "Des Visages".



Commentaires:


Ecrit par marionbuisson le Mercredi 18 Juin 2003, 21:52

des vrais amis comme ca on en a pas 50 ds une vie. C'etait chouette a lire ton histoire d'amitie avec Nico

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Re:
Ecrit par RolTom le Jeudi 19 Juin 2003, 09:14

Clair.. c'est parfois difficile ( surtout quand on ne se voit presque jamais ), mais je sais que je finirais toujours par le retrouver, ne serait ce qu'une fois par an, à une terrasse, pour discuter des heures et des heures...

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