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Le bourreau aveugle.
Vous connaissez ce vieux proverbe, qui dit en substance que pour ne plus être aimé, le meilleur moyen est de se faire détester ? Que le mépris chasse le bonheur en moins de temps qu’il ne suffit pour ne serait-ce qu’y songer ? Je l’ai appliqué... Ou tout, du moins, j'ai essayé.
Oh.. ce n’était de gaieté de cœur, bien au contraire. Et aujourd’hui, je ressens cette douleur, cette pression dans mon être, qui me pousse à regretter chacun de mes gestes. Ma pénitence.. peut-être. Mais il n’y avait probablement pas d’autres moyens. Je n’en ai pas vu d’autres. J’espère qu’ils le comprendront, d’ici quelques temps.
Voilà. J’étais tiraillé, depuis plus d’un mois, entre mon envie de garder une personne aimée, et celle de me libérer l’âme, au risque de l’éloigner des connaissances qu’elle avait pu se faire. Lorie et Valentin, l’histoire de tout et de tous. Et les évènements récents ne m’ont plus laissés le choix. Promesse stupide que je lui avais faite… Promesse insensée, d’accepter l’inacceptable sans même ciller. Moi, qui n’avais pas même la force de passer quelques heures avec elle sans regretter ces mois passés, comment aurais je pu la regarder naturellement ? Accepter ce choix, sans faux semblants ? Il aurait fallu bien plus de temps….
Alors j’imaginais les scénériis. Les drames qui auraient pu se nouer, si rien n’avait été entrepris. Elle et lui, auraient pu s’exclure de notre groupe, s’isoler de nos amis communs. Par ma faute, par pudeur ou par compassion, ils auraient pu s’éloigner de toutes leurs relations. Je n’aurais jamais pu le supporter. Plus probable, elle et lui auraient pu continuer à faire comme si de rien était, et moi les observer… Et me retenir, jusqu’à ne plus pouvoir, et éclater. Et la situation actuelle aurait eu lieu, mais cette fois-ci, contre ma volonté, et non maitrisée. Non-dits et rancœurs. Rien de pire en ce monde, rien de pire pour gâcher de longues amitiés.
Alors j’ai choisi la haine. Me faire haïr… Cruelle fuite. Quelques messages, quelques articles. Rien d’injurieux : Ni d’insultes, ni parjures. Juste quelques mots de trop, lancés trop loin aux vents, qui, je le savais, suffiraient. Me voilà aujourd’hui détesté… Non-dits, et rancœur, rien de pire en ce monde....
J’espère que tout ceci aura servi à quelque choses. Que lui pourra l’aimer sans ressentiment à mon égard. Sans le goût amer de la gêne, ou de la honte. Qu’elle pourra l’aimer sans éprouver ou pitié, ou compassion pour le gentil Rol. Qu’eux deux se tourneront vers mes amis, sans s’en éloigner par principe. Je les ai prévenu. Ils savent qu’à présent. Et que quand à moi, isolé, je pourrais me recentrer, et enfin oublier. Cela m’aura pris bien du temps pour m’y résoudre, maus c'était inévitable.
Certains ne comprennent pas mes choix. Certains sont là, à tenter de me persuader de les persécuter pour ce qu'il s'est passé. Je n’en ai aucune envie. Le mal est fait, pour chacun de nous à présent. J’ai souffert. Elle a souffert aussi. Trop de souffrances, pour de si petites histoires. J'aimerais juste qu'elle comprenne... Si elle était Lorie.. si j'étais Valentin. Mais je ne peux l'y forcer. Alors stop.
Ecrit par RolTom, le Mardi 17 Juin 2003, 18:09 dans la rubrique "Rol".
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