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Petits bonheurs, petits malheurs et complications de la vie.

Sections : Rol   Ecrits   Le Coin à Sam   Des Visages   Boite à idées  

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Ayant assisté aux casting 2002 et 2003 de l’émission, à l'avant veille du début de la saison 3 sur M6, voilà comment se sont déroulées ces deux journées..

Retour en 2002. Ma meilleur amie, Chrystel, professeur de danse et chanteuse semi-pro, décidait de s’inscrire à l’émission Popstar, dont la réputation, suite au succès des L5, n’était plus à faire. Je décidai de l’accompagner, en tant que simple spectateur, à Bordeaux où avaient lieu les premières phases éliminatoires. Départ de Toulouse à cinq heure du matin, le temps de nous repérer, il était juste 8 heures quand nous arrivions au devant de la Cité des Congrès, où se déroulaient les épreuves. Huit heures, et déjà une foule impressionnante…

Nous étions en plein été 2002… Probablement l’un des jours de plus grande chaleur. Les heures passaient, et les participants s’impatientaient. Certains ne supportaient pas la chaleur, et les pompiers durent intervenir à plusieurs reprises, pour rapatrier vers l’hôpital le plus proche les plus fragiles des deux milliers de candidats présents sous le soleil de plomb.

Les premières rumeurs commençaient à nous parvenir : Le jury de « star » ( dont l’identité était alors sujette aux plus folles suppositions ) ne devait être là que le jour suivant, pour le Jour 1 du casting. Aujourd’hui, seuls des professeurs de chants mondialement inconnus étaient présents pour juger les candidats. Ceux-ci ne pouvaient chanter que quelques dizaines de secondes.. Un couplet, un refrain, voilà tout. Mais déjà bien plus qu’en 2003.

Mon amie répétait son texte, « Think », qu’elle avait eu à choisir parmi une liste d’une dizaine de chansons, de styles hétéroclites, où Lorie côtoyait Aretha Franklin et Killy Minogue ( oui, la chanson qui fait « la la la, la la la la la la la la la »… ) . De temps à autre, une candidate déçue, le visage marqué de larmes, nous criait à l’injustice, ou parlait d’un participant choisi pour son style, pour son image et non pour son talent.

L’après midi était à présent bien entamée quand Chrystel décida de passer. La foule s’était dissipée, et les derniers candidats se regroupaient aux portes de la cité. Elle m’adressa un sourire avant de pénétrer le grand bâtiment.

Malgré le formulaire que l’on m’avait fait remplir en tant qu’accompagnateur, question de droit à l’image, je n’avais pas l’autorisation de l’accompagner dans le cœur même de l’enceinte. Je restai donc encore près de deux heures à l’attendre. Il était vingt heure passé quand elle sortit enfin, le visage radieux. Rendez vous était pris pour le lendemain, jour 1 du casting. Ses 2000, ils ne seraient plus que 300, à affronter Vandelli et ses comparses.

Du lendemain, je ne pourrais raconter que ce que Chrystel m’en dit : En effet, ils passèrent la journée entière dans l’enceinte de la Cité, et les accompagnateurs n’avaient pas le droit de les y assister.

Je vis une scène amusante, celle d’une jeune fille qui sortit en courant pour se jeter dans les bras de sa sœur, avec qui je discutais. Les caméras la suivait, pour tout filmer de l’accolade. Visiblement non satisfaits de la scène improvisée, les opérateurs de M6 leur demandèrent tout naturellement de la rejouer, pour obtenir un meilleur plan. Magique télévision…

On me parlait du jury, de ce patron de maison de disque hautain et détestable qui s’était, en quelques instants, mis la salle à dos. On me parlait de cette fille, que j’avais vu sortir en courant sous les feux des caméras, et que le jury avait en fait « rattrapé » pour lui donner le carton tant convoité, après avoir feint de l’éliminer… Voilà comment l’on créée des émotions…

Mon amie sortit enfin, en fin d’après midi… Déçue d’avoir été éliminée… Depuis, elle a déménagé avec son mari et vit sous le soleil de Nouméa… Elle a réussi à échapper aux What For, tant mieux pour elle…

2003. Toulouse.

J’avais parlé à mon petit ange de mon intérêt pour l’émission.. L’envie de participer, pour pouvoir, au moins une fois, franchir le seuil d’entrée de la salle de casting. Elle m’inscrit en douce, et me voilà à poser une journée de congé pour me rendre à l’hôtel où devaient avoir lieu le casting.

Je ne suis pas un excellent chanteur. Je chante juste, pas trop mal, mais sans l’âme que l’on attend d’un professionnel… Un parfait chanteur de Karaoké… J’y allais simplement pour le fun, et tenter de passer le premier tour.

J’avais passé la journée de la veille à essayer de récupérer sur Internet les chansons imposées, mais nulle part, il était question de ces textes.. Alors je m’entraînais tant bien que mal à écorcher « En Apesanteur » de Callogéro ou à tenter de maîtriser « Le Port d’Amsterdam » de Jacques Brel.

Le jour J arriva. J’avais rendez vous aux alentours de 8 heures au devant du grand hôtel, mais mes souvenirs de l’année précédente me retenait de me presser, car la perspective d’attendre des heures sous un soleil pesant ne m’enchantait guère. Je rejoignis donc mon Ange vers neuf heure et demi chez elle, et il était tout juste dix heures quand nous arrivions enfin sur les lieux du crime.

Tout ne dura qu’un petit quart d’heure.

Il n’y avait personne. Oh, je ne m’étais pas trompé de jour, mais la multiplication des centres de sélection avait d’avantage dispersé les candidats dans les différentes villes… Tout le monde était passé entre 8h de 10h. Le vigile me demanda de remplir l’habituelle déclaration d’autorisation au droit de l’image. En constatant ma stupeur, il me dit que je passerais peut être seul, car j’étais finalement l’un des derniers candidats. Les textes imposés ? Aucun… Les participants choisissaient eux-même la chanson qu’ils allaient présenter.

Je me pressais dans le hall du Grand Hôtel, pour rejoindre la petite dizaine de candidats que je devais accompagner… A peine avais-je pénétré la salle que l’on nous dit d’avancer, et de nous amasser au devant de la salle de casting, tout en maintenant le silence pour ne pas déranger les candidats qui nous précédaient. Je fredonnais « En Apensanteur », je retrouvais la tonalité, je me calmais et me préparais.

Autour de moi, des jeunes, des moins jeunes. Ici, un clochard, tenant d’une main une canette d’Amsterdam et de l’autre une canne trop usée, réussissait, de part sa bonne humeur, à faire sensiblement baisser la tension palpable qui nous serrait. La-bas, deux jeunes filles, les yeux emplis de rêves, discutaient de ce qu’elles allaient chanter, et échangeaient leurs espoirs de célébrité.

« J’arrive à me glisser… »

La salle de casting ouvrit ses portes. Ils étaient trois ou quatre, je ne m’en souviens plus. Mondialement inconnus, les professeurs de chants qui avaient pour tache d’élaguer les moins talentueux, tout en repérant ceux dont le style ou la voix sortait de la norme, et en mettant de coté quelques un de ces boulets ( souvenez vous du fan de Mickael Jackson de Popstar 2 ), qui amuseraient le public le jeudi soir, à partir du Jour 1.

Au sol, des numéros, allant de 1 à 10, formaient un largue arc de cercle au devant du jury. Le vagabond, un grand sourire au lèvre, se plaça sur le 1. Quant à moi, encadré par un jeune un peu trop gros aux airs de Jean-Sebastien et par un jeune metis qui respirait le groove, je contemplais mon numéro 8, la gorge serrée.. Je connaissais cette chanson, mais tout était allé bien trop vite. J’avais franchis le seuil de l’hôtel pas plus de dix minutes auparavant !

Le jury commença à nous expliquer les règles. Un couplet ou un refrain, parfois moins. Quelques secondes. Je me demandais intérieurement comment ils pouvaient juger le talent d’une personne en si peu de temps… Numéro 1. Le vagabond commença, toujours aussi jovial. Il entonna, d’une voix marquée par le tabac, une chanson si vieille qu’Edith Piaf ne dut pas la connaître. Il chanta. Pendant sept secondes.

« Merci ».

Il se tue.

Ce fut au numéro 2, de s’avancer d’un pas pour déclamer le titre de sa chanson. Il commença, et chanta quelques secondes de plus que son prédécesseur, sans pour autant atteindre le quart de minute. Intérieurement, je répétais mon « Apesanteur ». Le ton m’échappait à nouveau… Fichu stress.

Les numéros suivants passèrent un à un. Des six premiers, seule une fille sortit du lot, d’avantage par son style et sa beauté que par sa voix. Elle chantait juste, ce qui tranchait déjà avec bon nombre des autres candidats, et avait un certain charme. Cependant, au fur et à mesure que les candidats défilaient, je me rendais compte que la tâche était loin d’être insurmontable : Le Jour 0, tout le monde peut tenter sa chance, et l’on y entend parfois du tout et du n’importe quoi ( comme le numéro 10, un jeune homme de la trentaine qui entonna un chant yougoslave plutôt guttural : Joli, mais éliminatoire ).

Ce fut au numéro 7, et le clone de Jean Sébastien entonna « Le Port d’Amsterdam » avec une puissance insoupçonnée. Je souriais, me disant que j’aurais peut-être du la choisir, celle la. Plus tard, le jury lui demanda s’il était débutant, et il affirma avoir déjà tenté l’aventure l’année précédente, ainsi qu’ « A la recherche de la Nouvelle Star ». Une des membres du jury se souvint de lui, et lui sourit.

Numéro 8.

Je m’avance.

« J’arrive à me glisser… ». Je tremblais, et ce foutu stress m’avait fait partir sur un mauvais ton.

« …Juste avant que les portes ne se referme » Je tente de pousser la voix. Je chante d’habitude dans un micro, et la salle est grande, et ne résonne pas.

« Elle me dit quel étage et sa voix me fait quitter la terre ferme… * Mais je chante faux, la ? * »

« Les chiffres dansent.. tout se mélange.. je suis en tête à tête avec un ange.. * Ah oui, vraiment faux.* »

« Merci. ».

Quinze secondes. La moyenne. Je soupirais de dépit et me rangeais bien au fond de mon chiffre 8.

Mon successeur avait une voix terrifiante, et le groove qu’elle transportait attira l’attention de tout le monde. Le jury lui demanda de continuer, et il chanta la chanson toute entière d’une manière admirable. Tout les spectateurs furent bluffés.

Cependant les délibérations ne le retirent pas : Seule la midinette et le Jean-Seb-Bis eurent leurs tickets pour le Jour 1, qui devaient avoir lieu quelques semaines plus tard. Ceci confirma ce que deux années de casting m’avaient amené à penser : Le jury recherche un style, et une voix… Il recherche un cliché, dont il a , dès le début, une idée nette et précise. Un look un peu fashion, une voix juste sans être trop parfaite ( pour offrir une marge de progression le long des émission ), et un physique pas trop vilain : Voilà la recette pour être une Popstar..

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Ecrit par RolTom, le Mardi 26 Août 2003, 20:45 dans la rubrique "Rol".



Commentaires:

SUper ce témoignage
Ecrit par Anonyme le Mardi 16 Mai 2006, 09:19

Depuis le tps que je voulais un témoignage neutre et pas trop objectif comme on voit ds le smagazines à la con!

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